Combler les besoins : au coeur d’un programme de jour prolongé
Il y a deux ans, l’École élémentaire publique Michaëlle-Jean à Ottawa, en Ontario, introduisait le programme de jour prolongé. Pour Marie-Anne Saucier, EPEI et coordonnatrice des services à la petite enfance auprès du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), c‘est le désir de limiter les transitions et de faciliter l’adaptation des enfants qui a conduit l’école à accueillir le programme.
Aujourd’hui, Michaëlle-Jean fait partie des 13 écoles du CEPEO à offrir ce service. La journée prolongée complémente le programme d’apprentissage à temps plein de la maternelle et du jardin d’enfants (PAJE), lancé en 2010. Proposé avant et après l’école, le programme de jour prolongé est mené par une équipe composée de deux éducatrices de la petite enfance inscrites (EPEI), et vient ainsi assurer la continuité et la cohérence de l’apprentissage des enfants au cours de la journée, y compris pour ceux qui ont des besoins particuliers.
Avec moins de transitions et moins d’intervenants durant la journée, les enfants profitent d’un environnement plus stable dans lequel ils peuvent
construire des relations solides et de confiance avec l’équipe pédagogique. Les activités ne sont plus interrompues par le départ de la première éducatrice puisqu’elles peuvent se poursuivre après l’arrivée de la deuxième. « Chaque EPEI regarde ce que l’EPEI avant elle a écrit pour faire la suite. Donc pour ces enfants-là, c’est comme s’ils avaient une seule EPE de 7 h à 17 h 45 », explique Deka Abdillahi, EPEI et technicienne en petite enfance à l’école.
Outre le fait d’avoir amélioré la rétention du personnel, le programme de jour prolongé a surtout vu l’intégration des EPE à l’équipe scolaire tout en offrant une meilleure visibilité au conseil. « Parce qu’on travaille avec l’enseignante, on fait partie du corps professionnel », explique Mme Abdillahi.
Cela facilite la coopération entre les membres des équipes pédagogiques, en leur fournissant notamment le temps de partage nécessaire pour la planification de leur travail. Les EPEI peuvent ainsi mettre davantage à contribution leurs connaissances et leurs compétences pour soutenir le développement et l’apprentissage des enfants. Cette intégration leur permet de profiter pleinement des formations continues offertes par le CEPEO pour approfondir et enrichir leurs connaissances et compétences. Dans son rôle de technicienne, Mme Abdillahi appuie les éducatrices dans la mise en œuvre du programme et les aide dans le cadre de la programmation.
Le programme de jour prolongé a aussi favorisé la communication entre parents et éducateurs, explique Mme Abdillahi : « Les parents
peuvent s’informer sur la journée de leurs enfants. Il y a toujours quelqu’un qui va leur répondre. »
Elle note aussi la participation active des parents : « Les parents sont très impliqués, dit-elle. Ils nous font beaucoup de commentaires sur nos
activités. Ils nous apportent aussi leur aide. »
En effet, l’école donne l’occasion aux parents de s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants au travers d’activités telles que la présentation des métiers ou la journée des grands-parents.
Cette implication se reflète aussi au sein du Service administratif, dont les membres font preuve, selon Mme Abdillahi, d’une belle ouverture d’esprit et d’une écoute attentive. La directrice adjointe assiste chaque mois aux réunions de l’équipe de la petite enfance et des rencontres entre la technicienne et la direction ont lieu régulièrement.
Selon Marie-Anne Saucier EPEI, les efforts pour renforcer les relations professionnelles au sein de l’équipe de la petite enfance sont constants.
« Il y a plus de communication, plus de compréhension et d’échanges », confirme Mme Abdillah.