Infolettre des employeurs : été 2020
2. Reprise des services de garde à l’horizon
3. Une passion pour l’apprentissage continu
4. Le pouvoir de la communication virtuelle
5. Travailler à distance : comment les superviseurs de centres mobilisent leurs équipes
COVID-19 : Questions-réponses à Beth Deazeley, registrateure et chef de la direction
La registrateure de l’Ordre, Beth Deazeley, nous rapporte ce qu’elle entend des employeurs et des membres, ce que nous faisons pour soutenir la profession et partage des sources d’information fiables.
Nous avons reçu beaucoup de questions sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants. Pour tenter de mieux comprendre une situation en constante évolution, nous avons consulté Beth pour obtenir des réponses.
Q : Avec autant d’informations dans les médias, beaucoup de gens ne semblent pas savoir si les services de garde d’enfants vont rouvrir. Que se passe-t-il?
A : Certains endroits sont ouverts depuis un certain temps parce qu’ils fournissaient des services de garde d’urgence pour les enfants des travailleurs de première ligne. Avec l’annonce récente de la réouverture des services de garde agréés en Ontario, le ministère de l’Éducation a publié ces lignes directrices. Les municipalités locales prépareront également leurs propres lignes directrices. De nombreux centres de garde d’urgence ont travaillé en étroite collaboration avec leurs bureaux locaux de santé publique. En cas de doute sur les protocoles à mettre en place, vous pouvez également vous renseigner auprès de Santé publique.
Q : Qu’avez-vous entendu de la part des exploitants de services de garde? Et comment avez-vous répondu à ces préoccupations?
A : Quand la pandémie s’est installée, nous avons entendu beaucoup d’inquiétudes de la part des employeurs et des exploitants de centres de garde sur leur capacité à remplir leurs obligations financières pendant la fermeture. Certains craignaient que certains centres ne puissent pas rouvrir. Nous avons fait part de ces préoccupations au gouvernement et avons été rassurés à l’annonce d’un plan de protection des services de garde d’enfants agréés.
Pour les exploitants qui restent préoccupés par la pérennité de leur entreprise, le Early Childhood Community Development Centre (centre de développement communautaire de la petite enfance) propose des ressources utiles. Il s’agit notamment de webinaires, de boîtes à outils, de mesures de sécurité concernant la garde d’enfants et de liens vers diverses aides financières. Nous avons ajouté ces ressources à notre page COVID-19 pour les employeurs, sous la rubrique « Ressources externes ».
Après l’annonce de la réouverture, nous avons entendu de nombreuses préoccupations de la part des membres et des employeurs concernant la nécessité de disposer de suffisamment de temps et d’une aide appropriée pour se préparer. L’Ordre a publié une déclaration de principe intitulée Rouvrir les services de garde d’enfants correctement et a également écrit au ministre.
À mesure que nous continuons d’entendre les préoccupations des employeurs et des membres, nous en faisons part au gouvernement. En définitive, nous voulons faire notre possible pour que les enfants et les familles de l’Ontario puissent accéder à des services de garde d’enfants de qualité lorsqu’il sera possible de retourner au travail en toute sécurité, et que les employeurs puissent toujours disposer d’une main-d’œuvre professionnelle hautement qualifiée.
Q : Qu’avez-vous entendu de la part des personnes travaillant dans des services de garde d’enfants d’urgence?
A : Au début, il y a eu beaucoup d’inquiétudes, et c’était compréhensible, concernant les mesures de santé et de sécurité, ce dont nous avons fait part au gouvernement. Mais nous entendons aussi de très belles histoires directement de la part des EPEI qui fournissent des services de garde d’urgence, sur la façon dont ils relèvent ce nouveau défi, les relations qu’ils établissent et l’amélioration de leur niveau de confort avec les protocoles de santé et de sécurité mis en place. Bien les services de garde d’enfants d’urgence prendront fin le 26 juin, les mesures de santé et de sécurité mises en place sont similaires à celles exigées par le ministère de l’Éducation pour la réouverture générale des centres de garde.
Q : Il y a beaucoup d’informations liées à la COVID. Où trouver des informations fiables et à jour?
A : Je compte sur les sites Web gouvernementaux pour obtenir des informations, qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux. Je visite aussi régulièrement les sites Web de la Santé publique de l’Ontario, de Santé Canada et de la Commission ontarienne des droits de la personne. Voici des liens pour vous aider :
- Annonces et dernières nouvelles sur la page Salle de presse du gouvernement de l’Ontario
- Ressources publiques sur la COVID-19 de Santé publique de l’Ontario
- Page du gouvernement de l’Ontario qui fait le point sur la COVID-19 dans la province
- La page de Santé Canada sur la COVID-19 comprenant un assistant virtuel pour répondre à vos questions
- La COVID-19 et le Code des droits de la personne de l’Ontario – Questions et réponses
D’autres ressources utiles sont accessibles dans la dernière Infolettre du Early Childhood Community Development Centre intitulée Looking forward: webinars and resources related to reopening businesses (en anglais seulement).
Q : Un dernier mot pour conclure?
A : J’aimerais également que vous sachiez que nous sommes à votre écoute. Nous écoutons tous les messages vocaux, nous lisons tous les courriels et nous suivons les médias sociaux de près. Continuez à nous faire part de vos préoccupations. Si nous pouvons vous aider, nous le ferons, et même si nous ne pouvons pas vous répondre directement, nous continuerons à relayer vos préoccupations auprès du ministère de l’Éducation de l’Ontario.
Pour toute question ou préoccupation, veuillez communiquer avec nous à info@ordre-epe.ca.
Reprise des services de garde à l’horizon
Avec la réouverture des services de garde d’enfants, et à mesure que la phase deux du plan du gouvernement de l’Ontario devient la nouvelle réalité, l’Ordre a publié sa déclaration « Rouvrir les services de garde d’enfants correctement ». Dans cet article, les employeurs trouveront des éléments de réflexion pour aider leur personnel à s’adapter aux nouvelles précautions à prendre en matière de sécurité, de santé et de bien-être fondés sur l’expérience des EPEI travaillant dans les services de garde d’urgence.
Influence de la pandémie sur la pratique jusqu’à présent
Au sein d’une profession fondée sur la bienveillance et les rapports humains, établir et entretenir des relations bienveillantes et attentives avec les enfants, les familles et les collègues est une composante fondamentale de la pratique des EPEI (norme I : A). Mais les choses ont changé au temps de la COVID-19.
Pendant cette crise sanitaire, tout le monde s’adapte à un nouvel environnement. Pour les centres et le personnel qui se préparent à rouvrir, il y a des enseignements précieux à tirer de ceux qui ont participé à la mise en place de services de garde d’enfants d’urgence.
« J’ai été réaffectée ailleurs, car mon lieu de travail permanent est situé dans une école. Je travaille normalement directement auprès d’enfants », explique Rachel Pollard, une EPEI travaillant dans les services de garde d’enfants d’urgence. « Maintenant, il m’incombe de contrôler les familles et les membres du personnel à leur entrée et de nettoyer et désinfecter le centre tout au long de la journée ».
« Prenez un moment pour reconnaître que chaque famille, ainsi que vous et vos collègues serez confrontés à une multitude de sentiments et de réalités en raison de cette pandémie », indique Mélanie Directrice du Service de l’exercice professionnel de l’Ordre.
« J’entretiens des liens avec mes collègues, les enfants et leurs familles et reste à l’écoute de leurs préoccupations. J’essaie de répondre à leurs questions ou de les rediriger vers les services de santé publique », indique Rachel. Aussi, le personnel des centres de garde d’enfants régionaux a pu participer par téléconférence à des séances d’information et de questions-réponses sur la santé publique. »
Une communication et une collaboration indispensables
Aujourd’hui plus que jamais, nos efforts de communication et de collaboration sont essentiels pour créer un environnement sécuritaire, sain et accueillant pour les enfants et leurs familles. Nous comprenons combien cela peut être difficile, car certains d’entre vous se retrouvent pour la première fois depuis la fermeture des services de garde agréés et des écoles de la province. En tant que professionnels et en tant que leaders, les EPEI apporteront des connaissances, des compétences ainsi qu’une expérience pratique unique pour faire face à une situation en constante évolution.
Dans la mesure du possible, voici quelques moyens d’impliquer le personnel dans la préparation de la réouverture :
- Partagez vos connaissances lors de réunions pour renouer avec le personnel et vos collègues. Parlez de vos craintes, de vos angoisses et de vos espoirs.
- Maintenez une communication ouverte et claire avec votre (ou vos) équipe(s). Invitez-les à poser des questions si quelque chose n’est pas clair, ou si certaines personnes ne se sentent pas sûres d’elles.
- Partagez toutes les informations pertinentes que vous pouvez, et soyez honnête sur tout ce dont vous n’êtes pas sûr(e). Nous n’avons pas toutes les réponses, et c’est d’autant plus vrai que de nouvelles informations sont régulièrement publiées par le gouvernement et les responsables de la santé.
- Collaborez. Encouragez le personnel à partager des idées, des connaissances, des expériences passées et des compétences pour créer un milieu d’apprentissage sûr et inclusif pour les enfants.
La communication avec les familles est d’ailleurs essentielle pendant ces périodes. Les EPEI comprennent qu’il leur incombe de maintenir des relations attentives et collaboratives avec les familles, fondées sur la confiance, l’ouverture et le respect de la vie privée (code B).
Vous aussi, vous êtes importants
Il est important de prendre soin de vous et de rappeler à votre personnel de faire de même. Vivre, et même travailler en pleine pandémie peut être très stressant; il est donc important de faire attention à votre santé mentale. Voici quelques conseils de la Commission de la santé mentale du Canada :
- Fixez-vous des objectifs raisonnables, et non des attentes qui vous feront vous sentir vaincu(e). Avoir des attentes raisonnables et prendre soin de soi-même et des autres est essentiel.
- Rappelez au personnel qu’il peut demander de l’aide. Ce soutien peut venir d’une collègue, d’une directrice, d’un membre de la famille, d’un ami, d’un voisin ou d’un groupe comme la Commission de la santé mentale du Canada ou de leur centre de crise local.
- Lorsqu’il est question de la COVID-19, consultez des sources fiables. Il s’agit notamment des sites web gouvernementaux (provinciaux ou fédéral), des CDC ou de l’OMS.
- Reconnaissez qu’il y a des choses que vous pouvez maîtriser et d’autres non.
- N’oubliez pas que la situation est temporaire et qu’elle passera.
« J’ai de la chance, car j’ai une équipe de soutien formidable dans ma vie personnelle et professionnelle », explique Stacey Charalambous, une EPEI directrice intérimaire travaillant dans un centre d’urgence. « À la maison, je peux compter sur mon mari, mes enfants et ma famille élargie. On parle quotidiennement de nos journées et de ce que l’on ressent. Pour favoriser ma santé physique, je sors dehors. L’air frais et le changement d’environnement m’aident vraiment à retrouver ma bonne humeur. »
Les EPEI travaillent dans des circonstances nouvelles et imprévisibles. Le fait de se sentir sont appréciés leur rappelle que le travail qu’ils font est important. Leur rôle au sein des collectivités qu’ils servent est quelque chose dont il faut être fier. Prenez soin de vous et des autres.
Ressources supplémentaires :
Le page de l’Ordre avec les nouvelles et ressources
Fondation de psychologie du Canada : ressources pour les parents (en anglais seulement)
Une passion pour l’apprentissage continu
Dans notre dernier numéro de l’Infolettre des employeurs, nous avons publié un article sur l’apprentissage professionnel continu (APC) pour les EPEI et sur la manière dont les employeurs peuvent favoriser leur apprentissage continu. Cet article se trouve ici.
Dans ce numéro, nous avons repris contact avec Tracey Webster, EPEI, qui travaille sur son plan d’apprentissage pendant la pandémie.
Q : À quoi ressemble votre milieu d’exercice d’habitude, et en quoi votre pratique a-t-elle changé depuis les restrictions liées à la COVID-19?
A : Je suis consultante en apprentissage professionnel pour les Services affiliés à l’enfance et à la jeunesse (ASCY) d’Hamilton. Dans le cadre de notre initiative locale de qualité, nous offrons des services de mentorat et de consultation aux centres, si bien que trois ou quatre matins par semaine, je visite un programme. Ensuite, je passe mes après-midi au bureau où je me concentre sur l’autre partie de mon rôle à savoir, la planification et la mise en œuvre de l’apprentissage professionnel.
Mon milieu d’exercice maintenant, c’est ma table de salle à manger! Je continue de communiquer avec les intervenants des programmes qui, malgré la fermeture des centres, ont du personnel en poste. Je leur apporte un soutien virtuel. J’apprends aussi en ligne, sur Zoom, et c’est vraiment un nouveau cadre de travail pour moi.
Q : Pourriez-vous décrire l’un de vos objectifs d’apprentissage?
A : L’un de mes objectifs est en lien avec la norme IV : Professionnalisme et leadership du Code de déontologie et normes d’exercice de l’Ordre. Le fait de rester à jour, de connaître nos documents d’orientation et mes responsabilités envers la profession s’inscrit dans ma pratique et reflète mes propres valeurs professionnelles. Mon objectif est d’aider les autres à bien comprendre le Code et normes et d’accroître leur participation au programme d’APC.
Q : À quelles activités d’apprentissage participez-vous?
A : Une de mes activités a été de créer un groupe Facebook sur l’APC. Le groupe Facebook est une communauté en ligne où les membres peuvent communiquer pour obtenir du soutien, pas seulement de ma part, mais aussi de celle des autres membres du groupe. Les membres du groupe sont là pour se soutenir les uns les autres et ce qui les intéresse, c’est de se mobiliser professionnellement. J’ai reçu beaucoup de commentaires de la part des membres du groupe, qui apprécient vraiment cet environnement positif. Bien que les gens évoquent leurs obstacles et leurs défis, personne n’adopte une attitude négative à l’égard du programme d’APC.
Q : Quelles sont les ressources que vous avez trouvées les plus utiles?
A : Je visite souvent le site Web de l’Ordre et j’utilise les ressources qu’il contient dans ma pratique pour aider les éducatrices et les éducateurs dans leur apprentissage professionnel et leur participation à l’APC. Je demande souvent aux EPEI de lire les documents d’APC sur la pratique réflexive et l’apprentissage autonome, ou je les renvoie à la série #NormesenPratique.
Je trouve également le Diagramme des activités d’APC très utile lorsque les membres finalisent leur Plan d’apprentissage professionnel. Il permet de se faire une meilleure idée de ce qu’est l’apprentissage professionnel. Il aide les membres à faire le lien entre les activités qu’ils font peut-être déjà et leur Plan d’apprentissage, comme les discussions professionnelles lors des réunions d’équipe, le suivi d’un blogue ou la rédaction d’un journal de réflexion.
En dehors des ressources de l’Ordre, je redirige souvent les personnes vers les documents du ministère de l’Éducation de l’Ontario intitulés Comment apprend-on et Penser, sentir, agir.
Q : Comment aidez-vous les EPEI dans le cadre de leur APC?
A : En plus du soutien que j’apporte dans le cadre de mes fonctions au ASCY et de mon groupe Facebook, j’ai fourni une aide individuelle aux membres grâce à la messagerie Facebook, par téléphone ou sur FaceTime. Parfois, il s’agit juste de répondre à quelques questions et d’autres fois, cela peut prendre jusqu’à une heure pour parcourir les trois composantes du cycle du portfolio. J’essaie d’être attentive à mon temps pour savoir, au début de chaque appel, le temps que je peux y consacrer. Et j’invite toujours les membres à revenir vers moi s’ils ont d’autres questions.
J’ai récemment invité les membres du groupe Facebook qui ont fait preuve de leadership et veulent aider des autres à se joindre à moi pour une discussion Zoom. Je n’ai actuellement aucun autre modérateur dans mon groupe Facebook, et ces personnes se sont impliquées spontanément. J’espère que nous pourrons partager des idées, des ressources et des stratégies, et nous assurer que les informations fournies sont fiables et cohérentes.
Q : Un dernier mot pour conclure?
A : Je reconnais que de nombreux EPEI jonglent avec de nombreuses priorités en cette période déjà stressante. Ne vous laissez pas submerger, prenez soin de vous et de votre famille. Lorsque vous serez en mesure de reprendre votre APC, vous serez mieux préparé(e) si vous prenez soin de vous en priorité.
Alors, pour conclure, soyez indulgents avec vous-mêmes et avec les autres. Prenez bien soin de vous et faites seulement ce que vous pouvez faire. Si travailler sur votre APC n’est pas une priorité pour l’instant, alors vous savez où nous trouver quand vous serez prêt(e).
Pour en savoir plus sur le programme d’APC, notamment sur l’option de report de conformité aux exigences du programme en raison de la COVID-19, et accéder aux ressources et à la FAQ pour les employeurs, visitez notre site Web.
Le pouvoir de la communication virtuelle : édition pour les employeurs
Dans le numéro de l’automne 2019 de l’infolettre des employeurs, nous avons présenté notre dernière note de pratique sur l’utilisation des médias sociaux. Dans ce nouveau numéro, nous partageons quelques conseils sur l’utilisation de la technologie par le personnel pour aider les enfants et les familles en ligne et favoriser la communication entre équipes.
Au cours de cette pandémie mondiale, de nombreux EPEI ont dû relever de nouveaux défis pour s’adapter aux changements professionnels. Par exemple, les EPEI qui travaillent en maternelle ont dû se familiariser avec le monde de l’apprentissage en ligne. Grâce aux plateformes de médias numériques, de nombreux EPEI des services de garde agréés et programmes de soutien aux familles ont trouvé des moyens créatifs de nouer des relations avec les enfants, les familles et leurs collègues
Les EPEI savent que des relations solides et positives contribuent au bien-être et à l’apprentissage des enfants. Établir et entretenir des relations bienveillantes et attentives avec les enfants, les familles et les collègues est une composante fondamentale de la pratique des EPEI (norme I). Mais ces derniers temps, les habitudes ont été modifiées et beaucoup se sentent isolés. C’est là que la technologie peut entrer en jeu : explorer l’utilisation de diverses plateformes pour renouer avec le personnel alors que les centres et les écoles se préparent à la réouverture.
Être conscient des pièges de la technologie
Selon la norme V, les EPEI doivent maintenir des limites professionnelles appropriées avec les enfants, les familles et vos collègues, y compris dans leur utilisation des technologies et des médias sociaux. En tant que professionnels, les EPEI doivent s’assurer que toute communication en ligne, qu’elle soit professionnelle ou personnelle, est conforme aux normes déontologiques et professionnelles. Ils doivent également respecter toutes les politiques en milieu de travail mises en place pour le personnel.
« Notre milieu d’exercice s’est installé dans nos foyers, où je conserve mes fonctions professionnelles », déclare Kerissa Brewster, EPEI dans une classe de maternelle et de jardin d’enfants. « Le ministère de l’Éducation a publié des conseils aux éducateurs sur le respect de la vie privée sur les plateformes virtuelles, car nous utilisons tous nos comptes de messagerie professionnelle, Google classroom, et nous nous abstenons d’utiliser les médias sociaux au travail, comme Facebook et Instagram ».
Conseils d’utilisation de la technologie à l’intention du personnel pour communiquer avec collègues et avec les enfants et les familles
- Restez professionnels. Il s’agit notamment d’utiliser un ton professionnel dans toutes les communications.
- Invitez le personnel à poser des questions. Discutez de vos préoccupations en matière d’utilisation des plateformes numériques ou d’attentes professionnelles.
- Recommandez l’utilisation de comptes séparés pour les médias sociaux à usage professionnel et personnel. Cela permettra de respecter les limites professionnelles lors d’échanges en ligne.
- Rappelez au personnel de s’abstenir de partager des informations personnelles en ligne. Même si le partage de choses plus personnelles semble être un bon moyen d’établir des liens avec d’autres personnes vivant des situations similaires, il est important de respecter des normes et obligations professionnelles.
- Consultez la note de pratique sur l’utilisation des médias sociaux. La note souligne les avantages du recours aux médias sociaux dans le cadre d’activités professionnelles, mais fournit surtout des rappels utiles pour leur utilisation en dehors du travail.
Si vous encouragez votre personnel à se connecter en utilisant des plateformes de vidéo en direct, pensez à fournir les conseils suivants :
- Soyez attentifs à votre environnement lors de vidéos en direct. Les EPEI doivent être conscients de ce que leur public voit et entend.
- Soyez réfléchis, prévenants et professionnels dans votre façon de communiquer lorsque vous êtes sur vidéo. Bien que votre personnel ne soit pas physiquement dans le milieu d’apprentissage, il doit néanmoins exercer un jugement professionnel.
- Dans la mesure du possible, créez des mots de passe pour toute réunion en ligne afin d’éviter les « visiteurs » indésirables.
- Si des problèmes surviennent lors d’une réunion vidéo en direct, tels que des visiteurs ou des messages indésirables, dîtes à votre personnel de mettre immédiatement fin à la réunion.
- Maintenez des pratiques équitables. Si vous choisissez de réaliser des vidéos en direct, encouragez votre personnel à prévoir des enregistrements ou d’autres options pour les familles qui ne peuvent pas y assister. Cela permet d’aider les familles qui ont des horaires différents ou qui n’ont pas pleinement accès à la technologie.
L’Ordre reconnaît qu’il est inhabituel d’utiliser la technologie comme seul moyen de communiquer avec le personnel, les enfants et les familles dans une profession habituellement concrète. Malgré tous les défis d’apprentissage qui peuvent accompagner cette « nouvelle » façon de communiquer, nous reconnaissons également les efforts incroyables déployés par les employeurs et les EPEI pour permettre aux enfants et aux familles de rester en contact.
Pour en savoir plus sur l’utilisation des médias sociaux et de la technologie tout en exerçant à distance, consultez ces ressources :
Travailler à distance : comment les superviseurs de centres mobilisent leurs équipes
Pour vous rapporter la situation, nous avons pris contact début juin avec des superviseurs de la région de Kapuskasing au nord jusqu’à Kitchener à centre-ouest. Notre objectif? Parler avec deux leaders chevronnées à propos la note de pratique sur la supervision professionnelle, même pendant la pandémie. Ann Parker, EPEI et directrice régionale de Rayon de soleil, un centre de leadership de la petite enfance de l’Aféseo, et Kristine Parsons EPEI, membre du conseil de l’Ordre et directrice des opérations au Owl Child Care Services, nous font part de leurs réflexions et de leurs meilleures pratiques
Q : Pouvez-vous décrire votre milieu de travail habituel?
Ann : J’apporte du soutien à quatre superviseures dans le cadre des opérations de services de garde et de programmes pour les enfants et les familles francophones de Hearst, Iroquois Falls, Kapuskasing, Moonbeam et Timmins. Guidée par la vision et les valeurs de mon organisation, et en tant que leader, mon rôle est de favoriser une culture d’innovation avec l’aide de mes collègues.
Kristine : Mon rôle consiste en une gestion des ressources humaines, où j’adopte une approche orientée sur l’employé et une culture de haut rendement qui met l’accent sur le recrutement et le perfectionnement de la main-d’œuvre. Je formule également des commentaires et des recommandations à notre directrice générale sur la gestion globale des programmes et des services de Owl.
Q : Comment la COVID-19 a-t-elle influencé vos fonctions, vos relations professionnelles et votre milieu de travail?
Ann : J’essaie de garder à l’esprit les effets de la COVID-19 sur la santé mentale. J’ai dû encore plus m’assurer que mes relations étaient bienveillantes, attentives et fondées sur la confiance. Nous avons deux centres qui offrent des services de garde d’urgence. Ma priorité a été d’avoir des discussions fréquentes et ouvertes avec le personnel et de fournir des ressources pour favoriser la santé mentale et le bien-être de l’équipe. Notre rôle en tant que leaders est de repérer les collègues qui peuvent avoir besoin de notre soutien, de les approcher et de leur faire savoir que nous sommes là pour eux et que nous pouvons leur offrir des ressources.
Kristine : Depuis le 13 mars, nous travaillons dans un monde virtuel, car nos centres sont fermés. J’ai l’esprit de collaboration et j’entretiens des relations étroites avec mon équipe, j’ai donc dû me mettre à la communication en ligne. Même si les membres de l’équipe savent qu’elles peuvent m’appeler aussi souvent qu’elles veulent, elles semblent préférer la messagerie WhatsApp, qui est également très utile pour la communication de groupe. Zoom est réservé aux réunions. L’avantage des textos ou de WhatsApp est que je peux résoudre quelque chose immédiatement. Je vois aussi les membres de l’équipe des opérations se soutenir mutuellement et chaleureusement : elles s’envoient souvent des messages d’encouragement ou des mèmes.
Q : Quels défis avez-vous rencontrés dans vos fonctions de supervision?
Kristine : Honnêtement, les premiers jours, j’essayais juste de savoir par où commencer. Nous devions répondre à de nombreuses préoccupations, comme la manière dont les employés allaient être payés, si nous allions ou non communiquer avec les familles et les enfants pendant les fermetures, et la durée de fermeture à prévoir. L’autre défi pour moi était de ne pas avoir toutes les réponses pour tout le monde. C’était d’ailleurs difficile de trouver un équilibre et de ne pas répondre aux courriels à toute heure de la journée, sept jours sur sept.
Ann : Un défi pour moi est de m’assurer de prendre du temps pour moi. C’est essentiel, surtout en ce moment, pour être capable de soutenir les autres en cette période de changements. Les leaders ont besoin d’avoir les idées claires et de l’énergie pour écouter, poser des questions et amener le personnel à considérer ces défis comme des opportunités. Le manque de confiance en soi est un grand défi pour la profession. Une partie importante de mon accompagnement consiste actuellement à aider le personnel à se concentrer sur le positif et à reconnaître qu’il est compétent et capable de s’adapter aux nouveaux protocoles et de repenser sa pratique.
Q : En gardant à l’esprit les tâches énumérées à la page trois de la note pratique sur la supervision professionnelle, pouvez-vous nous dire comment la pandémie a influencé votre approche de la supervision professionnelle?
Ann : Mon approche a évolué, surtout dans mes rapports aux autres. Je travaille sur mon accompagnement, ce qui implique une écoute active. Le perfectionnement des compétences demande beaucoup de pratique, et elles sont essentielles en raison des niveaux élevés d’anxiété et de stress actuels. Lorsqu’une personne voit qu’elle suscite votre attention et votre empathie, elle se sent écoutée, réconfortée et vous l’aidez à réduire son stress.
Kristine : Je fais preuve de leadership avec compréhension et compassion. Ces derniers temps, je pense que j’ai été plus empathique à l’égard des erreurs, puisque nous sommes en période de crise. Au début du processus virtuel, nous avons eu quelques difficultés mineures concernant la protection de la vie privée et les courriels. Mon approche de ces défis consiste à dire « parlons et élaborons des stratégies », plutôt que de parler à la personne et de le documenter comme un problème de rendement. Zoom nous a permis d’organiser régulièrement des réunions du personnel avec plus de 165 employés. Notre réunion s’est vraiment bien déroulée, et nous avons constaté une grande participation grâce à la boîte de discussion.
Q : La page six de la note pratique traite de la manière dont les superviseurs peuvent soutenir les personnes supervisées. Comment nouez-vous et entretenez-vous des relations efficaces avec votre équipe en ce moment?
Kristine : Je veille à envoyer un courriel hebdomadaire à toute l’organisation. Il contient de nouvelles informations, tâches ou attentes et répond à toutes les questions qui ont été posées dans la semaine. J’y ajoute également quelque chose de plus léger comme une photo amusante ou un lien vers de la musique. En outre, j’ai fait participer l’équipe des opérations en envoyant des courriels inspirants tous les lundis matin. Les courriels comprennent des moments de gratitude et des messages d’inspiration. L’équipe des opérations a également fait de son mieux pour que les membres du personnel restent en contact et mobilisés. Elle a structuré les réunions de manière à ce que chacun puisse contribuer aux discussions et au processus décisionnel.
Ann : Je continue à prendre le temps de rencontrer individuellement les superviseures chaque semaine. Pour l’instant, cela se fait virtuellement, mais en général, il s’agit aussi de se joindre à elles dans un programme pour mieux comprendre leurs réalités. Je les valorise en leur communiquant ce que j’ai observé comme étant des réussites. Je documente également nos rencontres, ce qui m’aide à réfléchir aux suivis à y donner et aux ressources à fournir. Pour faire preuve de responsabilité et nouer des relations de confiance avec le personnel, il est également important d’être ouvert, de prendre des risques, de modeler les pratiques et d’aider les superviseurs à prendre davantage conscience de l’impact de leurs actions.
Q : Pouvez-vous nous donner un exemple de la façon dont vous avez fait preuve de leadership ou encouragé le personnel à le faire?
Ann : Certaines personnes peuvent être inquiètes à propos des nouveaux protocoles. Certaines procédures de santé et de sécurité sont simplement une adaptation des protocoles que le personnel devait suivre dans le passé. Par exemple, si un enfant présente un des symptômes de la COVID-19, il y a une série d’étapes à suivre. J’ai soutenu les membres du personnel en leur rappelant que dans la mesure où ils sont responsables des enfants, des familles et des autres membres du personnel, ils doivent rester calmes et suivre les étapes requises. C’est en ayant confiance dans ses comportements et ses actions que les EPEI pourront réconforter et rassurer les autres personnes impliquées.
Kristine : C’est difficile de répondre à cette question, car je ne pense pas avoir changé mon style de leadership. Ce que je peux dire, c’est que la communication est essentielle. C’est normal de dire que vous ne savez pas – c’est beaucoup mieux que de ne pas répondre aux questions. Vous ne pouvez pas abandonner les personnes qui font appel à votre leadership à leur sort.
Q : Qu’avez-vous appris pour favoriser la sécurité, la santé et le bien-être des personnes supervisées pendant la pandémie de COVID-19?
Kristine : Pour que les éducatrices et les éducateurs puissent soutenir les enfants et les familles, je dois les aider à préserver leur propre santé et leur propre bien-être. Nous avons récemment partagé des informations en faveur de la santé mentale et du bien-être, car nous savons qu’il est difficile d’être courageux quand vous vous ne sentez pas en sécurité ou soutenus par votre organisation. Nous sommes également conscients qu’il y a une réelle crainte de retourner au travail lorsque le centre rouvrira. Notre organisation travaille à l’élaboration de politiques et de procédures visant à aider les éducatrices et les éducateurs à se sentir en sécurité et capables de faire leur travail à leur retour.
Ann : Avec quelques membres du personnel, j’ai regardé un certain nombre de webinaires et j’ai trouvé des ressources à partager qui mettent l’accent sur la santé mentale des enfants et des adultes en temps de crise. Grâce à la réflexion et aux discussions sur le sujet, j’ai pris conscience de l’influence des adultes sur la façon dont les enfants réagissent en cas de pandémie.
Q : Pouvez-vous expliquer comment vous utilisez les ressources de l’Ordre au sein de vos équipes?
Ann : Il s’agit surtout du Code et des normes. On en parle dans nos communautés de pratique. On cherche aussi à faire des liens avec d’autres documents importants, tel que le guide Comment apprend-on? Je propose également les ressources de l’Ordre quand on besoin d’avoir des conversations plus stimulantes sur la pratique avec le personnel.
Kristine : On les utilise de nombreuses manières différentes. Les notes de pratique et les guides sont imprimés et affichés dans les centres. Chaque superviseur(e) a des objectifs de développement pour l’année. Ainsi, pour chaque nouvelle ressource publiée par l’Ordre, il ou elle prévoit de la passer en revue avec l’équipe éducative du centre. Pendant la pandémie de COVID-19, les superviseures ont envoyé à leurs équipes des liens vers les ressources de l’Ordre et en assurent le suivi en discutant de ces ressources lors des réunions d’équipe. Lorsque des avis d’audience et des décisions disciplinaires sont affichés, nous les transmettons aux membres de l’équipe. Nous en discutons en équipe, car c’est un grand moment de réflexion pour tous.
Q : Quelques mots pour conclure?
Ann : N’oubliez pas que vos relations sont une priorité absolue. Soyez optimistes, ayez le sens de l’humour et favorisez l’harmonie. Vivez dans le moment présent et en accord avec la nature.
Kristine : C’est ce que vous avez dans le cœur qui compte. La compassion et la compréhension contribuent grandement à façonner les éducatrices et les éducateurs de demain. Oui, vous vous rendez parfois vulnérables, mais le fait d’être soi-même avec l’équipe montre que nous sommes tous humains. Faites attention lorsque vous parlez avec le personnel : évitez d’utiliser « mon équipe » ou « mes éducatrices » – vous êtes une équipe, il n’y a donc pas d’appropriation dans cette relation. Et enfin, nous vivons tout cela tous ensemble. Le chemin que nous empruntons peut être différent, mais je fais de mon mieux pour rester flexible et donner au personnel l’autonomie nécessaire pour faire son travail, tant que je sais que nous cheminons tous vers la même destination.